L’état du syndicalisme en France

La France a connu, au cours de son histoire, une riche construction syndicale malgré une baisse considérable de la syndicalisation depuis les années 70. Aujourd’hui, le taux de syndiqués en France reste mitigé et les chiffres demeurent flous. De leur côté, les principales centrales revendiquent un nombre d’adhérents qui paraît différent du nombre réel de syndiqués. État des lieux du syndicalisme en France.

Bref rappel historique

Historiquement, le syndicalisme en France a été, en premier lieu, fortement contesté, voire interdit. En effet, dès 1791, avec la promulgation de la loi le Chapelier et du décret d’Allarde, étaient supprimées les corporations, les coalitions de métiers et même la possibilité de grèves. Pire, la loi Charpentier avait instauré un régime du travail fortement déséquilibré, permettant de lourds abus des employeurs sur leurs salariés.

Par exemple, en vertu des dispositions de cette loi, les employeurs avaient la possibilité de fixer arbitrairement les salaires de leurs employés et surtout de les licencier sans aucunes procédures, ni justifications. Interdisant de fait les organisations syndicales, la loi Chapelier a retardé l’établissement de relations professionnelles équitables entre employés et employeurs.

Il a fallu attendre 1871 avec l’avènement de la commune de Paris, et bien entendu moult contestations réprimées dans la violence pour que le syndicalisme en France connaisse une véritable avancée. En dépit des répressions, une quarantaine d’associations ou chambres syndicales vont se créer. Le mouvement ouvrier reprendra effectivement vie à partir de 1872.

L’année 1895 a vu la naissance de la toute première confédération syndicale de France, la Confédération Générale du Travail (CGT). Cette centrale syndicale regroupe la Fédération des bourses du travail ainsi que la Fédération nationale des Syndicats de France.

L’après-guerre

La fin de la Deuxième Guerre mondiale a, quant à elle, marqué le début de la multiplication des mouvements syndicaux en France. En effet, avec l’influence communiste de l’ex-URSS et les pensées marxistes, de nombreux ouvriers réclament de meilleures conditions de travail et s’organisent en coalition ou organisations afin de porter leurs revendications. Dès 1946, on voit notamment se créer le syndicalisme étudiant et la Confédération Nationale du Travail.

Au 21e siècle, le syndicalisme en France est assez libéralisé, et un grand nombre de droits sont consacrés par la Constitution. C’est le cas du droit de grève, reconnu comme un droit à valeur constitutionnelle. Paradoxalement, après tant de droits conquis, la contestation sociale via les syndicats semble être aujourd’hui en perte de vitesse. Il semble aussi que de nombreuses critiques soient adressées à ses institutions ou leurs dirigeants du fait de sources de financements par l’Europe qui font, quelquefois polémique.

État des lieux

D’un point de vue historique, la longue et difficile construction du syndicalisme en France a permis de mettre en place des organisations syndicales fortes et capables de revendiquer efficacement de meilleures conditions sociales.

Ainsi, en fin 2001, en dépit de l’interdiction stricte de grève imposée au statut militaire, nous avons assisté à la première vraie grève des gendarmes français. Cette grève a été l’épilogue de grandes manifestations de gendarmes, pour la plupart des sous-officiers, qui réclamaient entre autres :

  • des moyens matériels ;
  • de meilleures conditions de travail ;
  • une compensation sur les considérables heures supplémentaires travaillées ;
  • du personnel supplémentaire.

Plus tard, en 2003, un vaste mouvement de contestation a secoué toute la France contre le projet de loi de la réforme des retraites, initiée par la loi Fillon.      

Plus près de nous, des mouvements syndicaux pour lutter contre les reformes des retraites semblent s’être associés à la voix du peuple qui gronde de manière assez nouvelle.

 

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