Des mouvements de masse contre la réforme des retraites Macron

Débattu à l’hémicycle depuis le 6 février, le projet de réforme des retraites n’en finit pas de créer de vives contestations sociales. L’une des raisons principales est le fameux article 7 du projet de réforme qui prévoit l’âge de départ à la retraite à 64 ans. La seconde est bien sûr la méthode employée par le gouvernement pour la faire passer, l’article 49.3 au mépris total des larges majorités de français qui s’opposent à ce projet (entre 70% et 80%). Depuis, ce sont des vagues de manifestations populaires qui se succèdent. Nous faisons le point.

Des manifestations dans toute la France

Paris, Le Havre, Marseille, Albi, Châteauroux, Le Puy-en-Velay ou même Coutances, aucune région de France n’est épargnée par les appels à la mobilisation depuis le lendemain des débats sur le projet de loi. Cet appel vise à protester contre le texte déposé sur la table des députés. Le moins que l’on puisse dire est que l’appel a été fortement entendu et suivi.

En effet, d’après les chiffres des organisations syndicales, les manifestations organisées dans toute la France ont enregistré 1 300 000 personnes dans les rues le 16 février. Ce chiffre impressionnant témoigne de la colère des travailleurs contre le projet de réforme. Et cette forte mobilisation a fait suite aux manifestations de janvier, les 19 et 31, et début février. Le fait le plus marquant est que la mobilisation va grandissante, mais que le gouvernement y reste sourd, en dépit des francs succès des protestations antérieures.

Une réforme qui veut se poursuivre dans un climat de tension

Dans ce climat de protestations populaires, la réforme des retraites semble vouloir aller jusqu’à son terme malgré les protestations.

L’adoption de la réforme

Le 12 mars le Sénat adopte le projet de réforme et l’envoie à la Commission Mixte Parlementaire composée de 7 députés et 7 sénateurs. Le document final, adopté par cette commission, est élaboré le 15 mars et devait être retourné dans chacune des chambres. Mais le 16 mars, le Gouvernement Elisabeth Borne décide d’activer les dispositions de l’article 49.3 de la Constitution, qui prévoient la responsabilité du Gouvernement pour faire passer le texte.

Une forte protestation suite au déclenchement du 49.3

Le recours aux dispositions de l’article 49.3 de la Constitution permet de faire passer un projet de loi, sans vote final à l’assemblée. Sur un sujet aussi sensible que l’âge des retraites, cette mesure perçue comme illégitime à défaut d’être rendue possible constitutionnellement, a causé la colère d’un grand nombre de Français qui ont rapidement manifesté leur révolte dans les rues à travers des manifestations, dès l’annonce du 49.3.

Ainsi, dès le 16 mars, il a été organisé de grandes manifestations, pour la plupart, marquées de tensions. Selon les chiffres officiels du Ministère de l’Intérieur, ces heurts ont conduit à plus de 310 interpellations, dont plus de la moitié à Paris. Dès le 17 mars, suite à l’appel du syndicat Solidaires, une manifestation a été organisée à la place Concorde de Paris, non loin de l’Assemblée Nationale. Plusieurs organisations de la jeunesse, organisations politiques et syndicats étudiants ont répondu à l’appel pour se faire entendre.

Étaient présents, entre autres organisations, Alternatives, le syndicat d’étudiants, les Jeunes Insoumis, les Jeunes écologiques et d’autres associations de défense des droits. Ils se sont tous joints pour protester contre ce qu’ils ont appelé un passage en force de la réforme la plus contestée du mandat d’Emmanuel Macron.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, la France continue de s’embraser et des formes de répressions policières auxquelles on avait déjà assisté pendant l’épisode des gilets jaunes suscitent l’émotion de nombreuses nations, sur le plan international.

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